Séance type – Fluence

Les séances de fluence sont en lien direct avec l’étude des deux graphèmes de la semaine. Elles visent une lecture plus fluide du texte des aventures de Kali, présenté en page de droite du manuel, en termes de prosodie et de rapidité. Elles répondent ainsi aux objectifs visés dans le guide « Pour enseigner la lecture et l’écriture au CE1 » (MEN, 2019, p. 22-23). Les dernières recherches ont montré l’efficacité de ces deux volets de la fluence pour améliorer la compréhension en lecture.

Les exercices peuvent s’organiser soit avec la classe entière, soit individuellement en autonomie, soit en atelier animé par l’enseignant pour les élèves à lecture lente.

Étape 1 – Préparation à la lecture du texte 10 min.

Cette étape permet un entrainement au décodage des mots du texte, repérés comme étant « difficiles » : sons complexes non étudiés, longueur du mot, lettres muettes, etc. Il se fait grâce aux exercices du cahier, qui suit une progression annuelle (cf. tableau ci-dessous).

• Les exercices d’entrainement au décodage sont proposés avec segmentation des syllabes en unité 1, puis sans segmentation. Les élèves doivent lire ces mots le plus rapidement possible sans hésitation. Selon le niveau des élèves, il sera nécessaire d’effectuer plusieurs lectures. Ces exercices permettent d’améliorer la rapidité de lecture « automatique » en favorisant la procédure lexicale. Ils contribuent également à la mémorisation de l’orthographe lexicale par un apprentissage implicite.

• Les exercices d’identification de mots isolés permettent d’augmenter le nombre de mots mémorisés par la procédure lexicale, et d’en faciliter la lecture. L’élève fixe son œil grâce à la ligne verticale. Progressivement la taille des mots augmente afin de limiter la lecture par décomposition syllabique : en début d’année, l’élève lit des mots monosyllabiques courts, puis des mots plus longs ou bisyllabiques. Ces exercices peuvent aider à l’augmentation de l’empan visuo-attentionnel. Ce type d’exercice est proposé de l’unité 1 à l’unité 4 ; en unité 5, il sera remplacé par des exercices en lien avec l’étude de la langue.

• Les exercices d’entrainement à la lecture des liaisons sont donnés dès l’unité 2. Jusqu’en unité 4, les élèves s’entrainent à les lire puis en unité 5, ils doivent être capables de les matérialiser dans un groupe de mots donnés.

• Les exercices de décodage s’appuyant sur la morphologie sont proposés de l’unité 2 à l’unité 5. Les élèves utilisent leurs connaissances acquises dans les rubriques « Fabricamots », en orthographe lexicale, pour mieux lire.

• Dans les exercices 4 p. 23, p. 25 et p. 27, les élèves doivent repérer les groupes de souffle dans des phrases. Plusieurs possibilités sont acceptables pour cette segmentation, selon les capacités des élèves. Les mots de ces phrases permettent également une préparation à la lecture du texte. Cet exercice se fait directement en lien avec l’étude des groupes de sens en grammaire (sujet, verbe, compléments de verbe, compléments de phrase).

• Enfin, en unité 5, les exercices de décodage s’appuient sur l’étude de la langue. Les élèves utilisent les notions d’EDL pour mieux lire ; par exemple ils repèrent les lettres muettes finales dues au pluriel : -s/-x pour les noms, -ent pour les verbes.

Étape 2 – Analyse du texte 10 min.

Le dernier exercice de la semaine vise toujours une amélioration de la prosodie par une lecture expressive de tout ou partie du texte des aventures de Kali, grâce à son analyse : repérage de la ponctuation, des prises de parole dans les dialogues et des groupes de souffle. Ces exercices suivent une progression : les élèves s’approprient d’abord les codages dans les textes (intonation, groupes de souffle) puis ils les indiquent eux-mêmes (cf. tableau ci-après).

• Pour commencer, systématiquement et tout au long de l’année, l’élève est invité à repérer la ponctuation du texte et à la baliser : colorier les majuscules, les points et les tirets en rouge, les virgules et les deux-points en vert.

• Une fois la ponctuation identifiée, on peut coder l’intonation du texte : voix qui monte/descend/stable. En unité 1, le codage est donné dans le texte ; à partir de l’unité 2, les élèves doivent l’indiquer eux-mêmes. Au besoin, ils peuvent s’aider du rabat du cahier.

• À partir de l’unité 2, les élèves identifient quel personnage prend la parole dans les dialogues.

• À partir de l’unité 3, les groupes de souffle sont balisés dans le texte grâce à un slash gris ; en unités 4 et 5, les élèves les placent eux-mêmes.

Après cette analyse, proposer aux élèves une lecture modélisante du texte : insister sur les groupes de souffle, l’intonation et les liaisons (en référence à l’exercice de l’étape 1). Puis expliquer rapidement le sens du texte en posant les questions : Qui ? Où ? Quand ? Quoi ? L’objectif n’est pas ici une compréhension fine du texte, mais une nécessaire compréhension afin d’améliorer l’expression et la rapidité.

Étape 3 – Lecture répétée 5 min.

Inviter les élèves à une lecture répétée du texte, en respectant l’intonation et les liaisons et en s’aidant du codage préétabli.

La lecture répétée consiste à lire le même texte de manière expressive jusqu’à ce que l’élève atteigne une rapidité satisfaisante. Changer de texte trop souvent serait donc contre-productif.

Cette lecture peut être supervisée par l’enseignant, ce qui permet un feedback immédiat. Une organisation en binômes hétérogènes, avec la mise en place du tutorat, peut aussi être envisagée. Enfin, il est possible d’enregistrer cette lecture oralisée afin d’en montrer la qualité et d’apprécier la progression de l’élève. À plusieurs moments de l’année, l’enseignant pourra effectuer une évaluation en s’aidant de l’Échelle MultiDimensionnelle de Fluence proposée par Erika Godde : https://www.reseau-canope.fr/fileadmin/user_upload/Projets/CanoTech/DossiersTh/EMDFsimple_goddebossebailly2021.pdf

Étape 4 – Évaluation de la rapidité de lecture 5 min.

Lors de cette dernière étape, les élèves doivent lire le plus de mots possibles, dans le texte du manuel, en une minute. Les exercices réalisés en amont dans le cahier leur permettent de surmonter la plupart des difficultés de lecture.

Recueillir les résultats des élèves sur la fiche d’évaluation de rapidité de lecture : ce tableau permet de visualiser les progrès des élèves dans une même séance et tout au long de l’année. Pour indication, en fin de CE1, l’élève doit lire environ 70 mots en une minute (Guide pour enseigner la lecture et l’écriture, MEN, 2019, p. 33).

Deux organisations sont possibles :

• Un atelier de lecture d’environ 8 élèves dirigé par l’enseignant. Le déroulé s’appuie sur les travaux proposés par le professeur Zorman (http://www.cognisciences.com/accueil/outils/article/e-l-fe-evaluation-de-la-lecture-en-fluence). Chaque élève lit le plus de mot possible, sans erreur, en une minute. L’enseignant compte le nombre de mots lus correctement. Pendant qu’un élève lit le texte, les autres suivent également. Chaque élève passe trois fois sur le même texte.

• En binôme, les élèves disposent d’un chronomètre (ou de la trotteuse de l’horloge de la classe). L’élève A donne le top départ et le top de fin. L’élève B lit le texte. On change de rôle trois fois. Chacun complète le tableau sur sa fiche.

Facultatif : à chaque fin d’unité, le texte du manuel peut être utilisé comme support d’évaluation sommative, en complétant la grille d’évaluation du guide « Pour enseigner la lecture et l’écriture au CE1 » (MEN, 2019, p. 33). Régulièrement complétée, elle permet de montrer les lacunes et les progrès de chacun.