Manuel de lecture, p. 7

  • Objectifs
    • Apprendre à se construire une image mentale.
    • Commencer à comprendre les inférences.
  • Durée : 55 min.
  • Matériel

Cette séance est une des séances les plus importantes de l’année puisqu’elle permet la mise en place de la stratégie essentielle qui permet la construction de l’image mentale, d’où sa durée légèrement plus importante.

But de la séance

Aujourd’hui, vous allez poursuivre la lecture du journal de Maëlle. Nous allons apprendre à construire une image mentale lors de l’écoute d’un texte.

Étape 1 – Mise en place de stratégies de compréhension : visualiser 15 min.

Du côté de la recherche

Lors des séances de mise en place d’une nouvelle stratégie, nous nous inspirerons de la démarche d’enseignement explicite des stratégies de compréhension décrite par M. Bianco et L. Lima, qui s’organise en cinq étapes :

1. La mise en situation.

2. Le modelage.

3. La pratique guidée.

4. La pratique autonome.

5. L’objectivation.

La phase de la pratique autonome est une mise en application de la stratégie par l’élève de manière répétée pour aboutir à son automatisation.

BIANCO M. et LIMA L., Comment enseigner la compréhension en lecture ?, Hatier, 2017, pp. 108-109.

1. Pratiquer des activités autour de l’évocation mentale : modelage

Calimots CP

Cette partie de séance a déjà été réalisée dans Calimots CP. Demander aux élèves ayant travaillé avec ce manuel l’année précédente ce dont ils se souviennent. Toutefois, il est important de refaire cette séance en entier afin de s’assurer que l’ensemble des élèves se sont approprié cette stratégie.

S’exercer avec une image proche. Présenter une peluche ou un objet facile à décrire aux élèves. Leur demander de l’observer et de le décrire. Mettre ensuite l’objet ou la peluche dans une boite :

Maintenant, fermez les yeux et essayez de voir la peluche dans votre tête. Avez-vous réussi ? Comment vous y êtes-vous pris ? Que se passe-t-il dans votre tête ?

Différenciation

72564174_000-000_Comprendre_25
En APC, distribuer un morceau de pain aux élèves qui ne parviennent pas à se faire d’image mentale. Le décrire, le sentir, le toucher, le gouter et écouter le bruit produit quand on le croque. Sur une affiche, noter leurs remarques en représentant les cinq sens utilisés.

72564174_000-000_Comprendre_25

Puis cacher le pain et demander aux élèves de fermer les yeux et d’essayer de le voir dans leur tête. Les guider pour se remémorer les caractéristiques du pain définies précédemment.

CHAYER Paquette, « Les activités d’éveil à l’évocation », Compréhension de lecture, Lucille, Chenelière Éducation, 2000.

S’exercer avec une image familière. Inviter les élèves à imaginer dans leur tête : par exemple, leur papa qui boit un café dans la cuisine. On pourra choisir un autre exemple en fonction des situations des élèves de la classe.

S’exercer avec une image littéraire connue.

Vous allez maintenant visualiser l’extrait de l’histoire du petit chaperon rouge que je vais vous raconter.

Raconter l’histoire en insistant sur la description physique du chaperon rouge et du loup, et sur les actions des personnages.

Par exemple :

C’est l’histoire d’une petite fille qui est toute habillée de rouge. On l’appelle le petit chaperon rouge. (pause)

Elle a dans son panier, une galette et du beurre. (pause)

Elle doit traverse la forêt pour l’apporter à sa grand-mère. (pause)

Sur le chemin, elle rencontre le méchant loup, tout noir avec des grandes dents. Etc.

Pour cette étape, il est préférable de raconter l’histoire en y insérant des détails que les élèves pourront visualiser, plutôt que de lire un album. En effet, certains textes sont moins adaptés à la visualisation.

Pour chaque étape de l’histoire, demander aux élèves s’ils parviennent à « voir dans leur tête » et comment ils s’y prennent.

2. Expliciter la stratégie

Expliciter la stratégie du « dessin animé intérieur » : Au cinéma, on voit les personnages alors qu’en lecture, on les imagine à partir des informations du texte. C’est ce qu’on appellera notre « dessin animé intérieur ». Ce dessin animé, comme un film, évolue en fonction des informations que l’on lit.

Pédagogie

Cette séance est l’occasion de montrer l’intérêt de la lecture par rapport au cinéma. Au cinéma, tout est donné, alors que lorsqu’on lit un livre, chacun imagine ce qu’il décide à partir des mots du texte : chacun se fait son cinéma intérieur.

Étape 2 – Pratique guidée : se construire une image mentale 15 min.

1. Dessiner son image mentale

Du côté de la recherche

« La compréhension approfondie d’un texte consiste à créer une représentation mentale (un modèle de situation) de sa signification. Visualiser mentalement ou représenter visuellement, à travers le dessin par exemple, le contenu du texte peut augmenter la précision de cette représentation. »

BIANCO M. et LIMA L., Comment enseigner la compréhension en lecture ?, Hatier, 2017, p. 115.

Au fur et à mesure de la lecture, cette image mentale va se modifier en fonction des indices prélevés dans le texte. C’est ce que nous appellerons le cinéma intérieur, aussi nommé « dessin animé intérieur » par Sylvie Cèbe et Roland Goigoux dans Narramus (Éditions Retz).

Rappel de l’histoire : Demander de rappeler l’histoire de Maëlle lue précédemment en posant les questions « Qui ? Quand ? Où ? Quoi ? ».

Dessin du 1er paragraphe : Distribuer une feuille vierge à chaque élève. Leur demander de se placer en posture d’écoute (montrer l’affiche) et de se faire leur « image mentale » pendant votre lecture du texte. On pourra également utiliser l’audio à l’aide du QR Code.

Pédagogie

On préfèrera utiliser une demi-feuille au format A4 afin de limiter l’espace laissé pour le dessin, ce qui limitera le temps d’activité.

Lire doucement le premier paragraphe du manuel page 7 jusqu’à « sauter », puis les inviter à dessiner immédiatement leur image mentale sur la feuille.

2. Mettre en commun

Sélectionner quelques dessins pour leurs similitudes ou leurs différences et les afficher. Discuter des différentes représentations. Les similitudes tendront à représenter des éléments prélevés dans le texte : l’école, la fille heureuse, la belle robe, la corde à sauter. Les différences auront tendance à représenter l’interprétation de chacun.

Montrer que les représentations mentales sont différentes mais qu’elles doivent toujours s’appuyer sur les indices prélevés dans le texte.

Différenciation

La capacité à se former une image mentale aurait une forte influence sur la compréhension en lecture. Il est donc important de repérer les élèves ayant des difficultés dans cet exercice pour les accompagner en leur proposant plus de supports visuels. Avoir travaillé au préalable sur le lexique facilite la création de l’image mentale.

Étape 3 – Objectivation : synthèse de la séance 5 min.

Pour représenter l’action de se faire son image mentale, nous utiliserons cette affiche :

72564174_000-000_Comprendre_22

Formalisation.

Pour comprendre un texte, il faut se construire des images dans sa tête, que l’on appelle des images mentales. Entrainez-vous à la maison lorsque vos parents vous lisent des histoires. Plus vous vous entrainerez, plus vous y arriverez facilement.

Sur l’affiche vierge format raisin, écrire au centre en grand titre : « Je comprends un texte » (pour que cela fasse une sorte de carte mentale).

Coller l’affiche « Je me construis une image mentale » sur cette grande affiche.

Au fur et à mesure que nous apprendrons de nouvelles stratégies pour comprendre un texte, nous complèterons cette grande affiche.

Pédagogie

L’affiche « Je comprends un texte » sera construite collectivement au fil des séances à l’aide des affiches représentant les différentes stratégies de compréhension de lecture. Tout au long de l’année, il est indispensable que l’élève s’y réfère, quelle que soit la discipline, de façon que ces stratégies de compréhension de textes soient ancrées sur le long terme. En effet, il faut les réactiver régulièrement afin qu’elles s’automatisent.

L’affiche « Je me place en posture d’écoute » ne sera exploitée que pour les textes lus par l’adulte. Nous avons fait le choix de ne pas l’insérer à l’affiche générale « Je comprends un texte » puisque cette stratégie ne sera pas utilisée lors de la lecture autonome de texte.

Étape 3 – Pratique autonome 15 min.

Cahier d’exercices, p. 7

  • Exercice 1.
  • • Faire lire le texte qui correspond au deuxième paragraphe du mardi 3 septembre. Faire reformuler. Expliquer que l’on peut apprendre une leçon sans forcément l’apprendre par cœur, mais que parfois, les enseignants demandent d’apprendre par cœur.
  • • Rappeler le sens des mots étudiés en séance de lexique : fier, interroger, apprendre par cœur, ricaner, se transformer en souris.
  • • Demander aux élèves de trouver les indices du texte qui doivent apparaitre dans le dessin de leur image mentale : la classe, la maitresse et les autres élèves, Maëlle lève la main puis elle est triste, les autres élèves se moquent d’elle. Faire dessiner la scène avec tous les indices.
  • Passer dans les rangs pour valider les productions.
  • Exercice 2 (en autonomie).
  • Faire lire le paragraphe, puis faire dessiner la scène avec tous les indices trouvés dans le texte. Passer dans les rangs pour valider les productions.

Bilan de la séance

Qu’avez-vous fait ?

Nous avons imaginé dans notre tête l’histoire racontée par Maëlle dans son journal intime et nous avons dessiné ce que nous imaginions.

Qu’avez-vous appris ?

Nous avons appris à comprendre un texte en faisant notre image mentale.