Manuel de lecture p. 6
- Objectifs
- Adopter une posture d’écoute.
- Comprendre les informations essentielles d’un texte.
- Durée : 45 min.
- Matériel
- Les étiquettes-mots collectives : L’école.
- L’affiche « Je me place en posture d’écoute ».
But de la séance
Aujourd’hui, vous allez écouter la première histoire de votre manuel de lecture. Nous allons apprendre à bien nous installer pour être concentrés.
Du côté de la recherche
« L’ancrage de la position d’écoute », combinaison entre la gestion mentale et la programmation neurolinguistique (PNL), est largement inspirée de l’ouvrage de Lucille Paquette Chayer Compréhension de lecture : la gestion mentale au cœur des apprentissages (Chenelière Éducation, 2000, pp. 61-62).
Dans les programmes, cette compétence est déclinée dans le domaine du langage oral.
Étape 1 – Découverte du thème de l’unité 1 5 min.
Montrer la première page de l’unité.
Faire lire le titre : Des histoires d’amitié.
À votre avis, quel va être le thème de cette unité ? L’amitié.
Pendant 7 semaines, nous allons lire des textes qui sont en lien avec l’amitié.
Ne pas donner de précisions sur le sens du mot « amitié » qui sera étudié dans le manuel de lecture pages 10 et 11. Émettre simplement des hypothèses à partir des illustrations.
Étape 2 – Découverte du texte : stratégies de prélecture 10 min.
Du côté de la recherche
Pour améliorer les compétences des élèves en compréhension de lecture, toutes les recherches actuelles montrent l’importance d’enseigner explicitement les stratégies de lecture. Ces stratégies permettront aux élèves d’autoréguler leur compréhension.
Ainsi, Maryse Bianco (Du langage oral à la compréhension, PUG, 2015, p. 215) recense les stratégies de préparation à la lecture qui « visent essentiellement à la préparation d’une attitude de lecture active ». Il s’agit notamment de l’identification des objectifs de lecture, de stratégies de prélecture et d’une lecture guidée par les objectifs et les questions posées.
L’analyse des activités proposées par les enseignants lors des évaluations internationales PIRLS 2017 montre que ces tâches sont très peu réalisées en France par rapport aux autres pays ayant de meilleurs résultats (http://www.education.gouv.fr/cid21049/pirls-2016-evaluation-internationale-des-eleves-de-cm1-en-comprehension-de-l-ecrit-evolution-des-performances-sur-quinze-ans.html).
Nous nous attacherons à développer le plus souvent possible les stratégies de prélecture, c’est-à-dire repérer la structure du texte et les intentions de l’auteur, et émettre des hypothèses sur ce que l’on va lire.
1. Rappeler les acquis des séances précédentes
Afficher les étiquettes-mots collectives sur l’école.
Qu’avons-nous fait la séance précédente ?
Nous avons catégorisé/trié des mots selon leur sens : les mots de l’école et les mots des jouets.
Refaire rapidement ce tri.
2. Observer le premier texte
• Structure du texte. Demander aux élèves d’ouvrir leur manuel page 6.
Quel est le titre de ce texte ? Le journal de Maëlle : rentrée au CE1.
Que remarquez-vous sur la présentation de ce texte ?
Il est écrit sur un cahier, il y a un dessin d’enfant. Il y a une date écrite en haut : lundi 2 septembre.
• Intention de l’auteur.
Pourquoi l’auteur a-t-il utilisé le mot « journal » ?
Car il s’agit d’un journal intime. C’est un cahier où l’on écrit ses secrets, ce que l’on fait ou pense, chaque jour.
À votre avis, est-ce que l’on va raconter des faits réels ?
Non, il s’agit ici d’une histoire inventée. Parfois, on trouve des livres qui rapportent de « vrais » journaux intimes.
Faire remarquer que, dans la vie, lorsque l’on écrit un journal intime, ce sont des faits réels que l’on écrit.
Pourquoi l’auteur a-t-il écrit ce texte ?
Pour faire rêver, pour faire plaisir à ceux qui le lisent, pour réfléchir, pour faire rire. Quand il s’agit d’un « vrai » journal intime, l’auteur écrit pour raconter sa vie.
Étape 3 – Mise en place de stratégies de compréhension 15 min.
Pédagogie
Cette séance est fondée sur la lecture du texte par l’enseignant afin d’alléger la charge cognitive de l’élève. La lecture de ce texte pourra être proposée à un autre moment, en autonomie ou à la maison.
1. Se placer en posture d’écoute : modelage
Du côté de la recherche
Lors de la phase de modelage, l’enseignant explicite la stratégie, c’est-à-dire qu’il va « décrire ce qu’il fait quand il le fait ». On pourra associer les élèves à cette mise en mots en posant la question : « Que se passe-t-il dans votre tête ? »
Voir BIANCO M., Comment enseigner la compréhension en lecture ?, p. 107.
Les différentes étapes de l’enseignement explicite de la compréhension sont détaillées dans l’introduction du guide pédagogique.
• Lire le texte jusqu’à « le rang des CE1 » en observant la posture des élèves. Puis demander :
Ne bougez plus, faites « les statues » et observez-vous les uns les autres. Comment êtes-vous installés sur vos chaises ?
Faire décrire les différentes postures : bras, jambes, mains, tête, direction du regard. Puis demander :
Comment faut-il s’installer pour bien écouter ?
• La position du corps. Pour bien écouter, il faut bien positionner son corps : s’assoir sur sa chaise le dos droit collé au dossier, placer les jambes « en carré » (à 90 degrés), pieds posés au sol, les mains sur la table vide (tous les objets sont rangés). La tête est droite et le regard est porté sur l’enseignant. L’enseignant se place dans la classe de façon que tous les élèves puissent le voir facilement ; cette place sera toujours la même quand il demandera aux élèves de se mettre en position d’écoute.
• Le projet d’écouter. Expliquer la différence entre « entendre » et « écouter » : on entend le bruit d’une voiture, le chant des oiseaux, etc. On écoute ses parents, la maitresse, la télévision, la musique… Quand on écoute, il se passe quelque chose dans la tête pour pouvoir comprendre (on se redit les paroles ou on visualise). Pour bien écouter, il faut en avoir le projet, le vouloir.
• Le silence. Pour bien écouter, il faut du silence autour de soi, sinon, il est très difficile de se concentrer.
2. Synthétiser : objectivation
Du côté de la recherche
Cette dernière étape de la séance correspond à la phase d’objectivation, dernière étape dans le cadre d’un enseignement explicite de la compréhension. Il s’agit de formaliser et synthétiser ce qui a été appris en faisant reformuler par les élèves quand et comment convoquer la stratégie apprise. Voir BIANCO M., Comment enseigner la compréhension en lecture ?, p. 108.
Montrer l’affiche « Je me place en posture d’écoute ».
Insister à nouveau sur la position du corps, le projet d’écouter et le silence.
Tout au long de l’année, montrer cette affiche pour que les élèves adoptent une posture d’écoute.
3. Utiliser la nouvelle stratégie apprise : pratique guidée
Du côté de la recherche
La phase de la pratique guidée est une mise en application de la stratégie étudiée sur un texte adapté, avec un étayage fort de l’enseignant ou des pairs lors du travail de groupe. Voir BIANCO M. Comment enseigner la compréhension en lecture ?, p. 107.
Inviter les élèves à se placer en posture d’écoute ; au besoin, les aider à bien se positionner. Expliquer les mots « surexcité » (très, très excité) et « gigantissime » (en s’appuyant sur la morphologie). Poursuivre la lecture du texte, lentement, ou écouter l’audio.
Faire remarquer les guillemets qui montrent que ce sont les paroles de Maëlle.
Étape 4 – Compréhension du texte 10 min.
1. Comprendre les informations essentielles
Du côté de la recherche
Selon M. Bianco, répondre aux questions « Qui ? Quoi ? Quand ? Où ? etc. » est primordial pour une bonne compréhension du texte. Cette stratégie d’interprétation des mots, des phrases et des idées visent la construction d’une base de texte cohérente. Elle sera enseignée explicitement plus tard dans l’année.
Voir BIANCO M. et LIMA L., Comment enseigner la compréhension en lecture ?, p. 29.
Poser les questions :
Qui est le personnage principal ?
Une petite fille qui se nomme Maëlle.
Quand se passe cette histoire ?
Le jour de la rentrée des classes.
Où se trouve Maëlle ?
À l’école élémentaire en CE1.
Pourquoi cette première journée d’école est-elle importante pour elle ?
Car c’est sa nouvelle école. Elle ne connait personne et elle aimerait se faire de nouveaux amis.
2. Faire raconter l’histoire
Faire reformuler l’histoire par les élèves en insistant sur les éléments suivants :
– Les différences entre son ancienne et sa nouvelle école : Maëlle arrive dans une nouvelle école, qui est plus grande et où il est autorisé d’apporter des jeux à la récréation.
– La phrase entre guillemets : insister sur l’importance de ces signes de ponctuation pour montrer que le personnage parle. (La possibilité d’être ami avec une plante sera traitée dans le texte documentaire sur l’amitié.)
– La gentillesse de la maitresse : elle est gentille parce qu’elle s’intéresse à Maëlle en montrant d’où elle vient sur une carte.
– La place à côté de la plante : c’est une place où on est tout seul, que personne ne veut car il est plus agréable d’être assis à côté d’un camarade.
– L’évolution des sentiments de l’enfant : Maëlle est très excitée au début de l’histoire car elle est contente d’aller dans sa nouvelle école. À la fin, elle semble triste et déçue car elle ne s’est pas fait de nouveaux amis. Elle ne se décourage pas puis qu’elle se dit que le lendemain elle osera demander aux autres de jouer avec elle (dernière phrase).
Pour aller plus loin
On peut ouvrir une discussion avec les élèves sur les émotions ressenties le jour de l’entrée au CE1 :
« Et vous, quel sentiment éprouviez-vous le jour de la rentrée des classes ? Comment vous sentiez-vous ? Est-ce que vous étiez inquiets de découvrir votre nouvelle maitresse, votre nouvelle classe, vos nouveaux camarades ? »
Laisser les élèves s’exprimer sur leur propre crainte.
Bilan de la séance
Qu’avez-vous fait ?
Nous avons écouté et compris la première histoire du journal intime de Maëlle. Il raconte sa rentrée au CE1.
Qu’avez-vous appris ?
Nous avons appris à bien nous positionner pour écouter un texte lu : c’est ce que nous appelons la posture d’écoute.